Victorie Music: 35 ans de musique de qualité pour les enfants - Ocarina Player
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    Victorie Music: 35 ans de musique de qualité pour les enfants

    Ocarina a interviewé la maison de production française

    22/09/25 Conseils d'écoute Ocarina

    Fondée en 1990 et désormais basée à Bordeaux, Victorie Music est l’un des principaux acteurs dans la production et la distribution de musique pour enfants. Ocarina les a interviewés pour en savoir plus sur leur histoire et leur vision de l’avenir de la musique pour le jeune public.

    1 Victorie Music est née en 1990 : comment vos objectifs et votre vision ont-ils évolué au fil des années ?
    Victorie a été créé en 1990 par l’équipe d’Henri Dès, leur envie était de développer la carrière d’autres artistes écrivant pour les enfants, forts de leur expérience avec cet artiste incontournable qui faisait les tournées de Zenith et a gagné de nombreuses Victoires de la musique du temps où on y honorait la musique jeune public. Ce fut d’abord par le biais des disques. La partie production et diffusion de spectacles est arrivée début des années 2000. Durant les belles années CD, les spectacles étaient secondaires, puis depuis une quinzaine d’année, le spectacle est devenu le socle de nos productions.
    2 Vous vous adressez depuis toujours à un jeune public : que signifie pour vous créer de la musique « de qualité » pour les enfants et les adolescents, et en quoi vous distinguez-vous des produits plus commerciaux ?
    La musique pour enfant a souvent été associée soit à de la musique traditionnelle avec les comptines, soit à une « sous musique » commerciale ou gnangnan. L’envie de Victorie a toujours été de promouvoir les artistes qui ne prennent pas les enfants pour des imbéciles et qui leur offre des textes et de la musique créée telle qu’on pourrait le faire pour des adultes, en prenant soin de créer des sons et des mots de qualité (enregistrements en studio, arrangements soignés, textes qui font grandir).
    3 Vous avez collaboré avec de nombreux artistes, de Steve Waring à Marianne James, jusqu’à des projets plus récents comme Smartville. Quels critères guident le choix des artistes avec lesquels vous travaillez ?
    Le premier critère est la qualité du contenu, aussi bien musical que textuel. Amener les enfants ailleurs, vers un univers qui leur ressemble mais qui les ouvre aussi au monde et à ses multiples facettes, sans aller vers la facilité, en abordant parfois des sujets difficiles. La rencontre humaine a aussi une place de qualité dans notre choix.
    4 Au-delà de la production discographique, vous êtes également très actifs dans la production et la diffusion de spectacles, avec plus de 300 représentations par saison. Quel rôle la scène joue-t-elle dans votre façon de concevoir la musique pour l’enfance ?
    A l’heure de la grande mutation des moyens d’écoute de la musique dans le cadre familial et scolaire, la scène nous parait la façon la plus complète de rencontrer un artiste. Le spectacle vivant fait rêver l’enfant, lui ouvre des perspectives, il vit l’expérience du concert comme une découverte de multitude d’émotions qui ne peuvent être vécues qu’à cet endroit.
    5. Quel est aujourd’hui le plus grand défi pour ceux qui souhaitent créer de la musique pour enfants qui ne soit pas seulement du divertissement, mais aussi un vecteur d’épanouissement, de beauté et de culture ?
    Il existe aujourd’hui un vivier incroyable de créateurs pour les enfants, mais une méconnaissance trop importante au niveau du public, qui se tourne vers la facilité et vers ce que proposent les plateformes. Il y a très peu de place dans les médias traditionnels (radio, tv, magazines) pour la musique qui nous parait pourtant primordiale pour le développement d’un enfant. Le défi est donc de réussir à se faire connaitre, et cela se passe beaucoup par la scène. La difficulté réside aussi dans la complexité du rapport à l’écran. Nos artistes composent et écrivent pour des enfants entre 2 et 10 ans. Un âge où les parents, nos principaux prescripteurs, sont plutôt réticents à laisser les enfants devant des écrans. Pouvoir réintroduire dans la cellule familiale un moyen d’écoute hors téléphones ou tablettes permettrait une appropriation de la musique par l’enfant. De nombreuses offres se développent sur le marché mais encore faut-il savoir lesquels choisir car aucun encore ne propose quelque chose d’exhaustif proposant un large panel de la création actuelle.
    6 Les Éditions des Braques ont publié plus de 80 CD et livres. Comment naît l’idée de transformer une musique en livre ou inversement ? Quel est le rapport entre narration et son dans vos projets éditoriaux ?
    Le projet des d’éditions des Braques est venu d’une envie de pouvoir amener la musique dans les librairies à l’heure où les rayons CD devenaient inexistants dans les magasins traditionnels.  Le son et l’histoire se complètent. Aucun n’est là pour servir l’autre. Dans la collection, il y a des contes musicaux (où l’histoire est ponctuée par des chansons comme dans un Emilie Jolie ou Le soldat Rose), quelques histoires où la musique n’est qu’une illustration sonore ou des « super livrets » pour des albums de chansons dits « classiques » – elles sont souvent de petites histoires. L’illustration en plus de la narration et du son y a une part importante, cela permet une écoute active pour l’enfant.
    7. Y a-t-il eu des spectacles ou des disques que vous considérez comme un véritable tournant dans votre histoire, des « moments clés » qui ont marqué la croissance de Victorie Music ?
    L’arrivée de certains artistes au catalogue a naturellement marqué des tournants. Je pense notamment au jour ou l’œuvre de Steve Waring est arrivée chez nous. Ou quand nous avons commencé à développer la carrière spectacle d’Alain Schneider, qui a fait un Olympia en 2005 et dont les disques à l’époque étaient chez Universal. Chaque rencontre nous permet d’explorer une autre façon de s’adresser aux enfants, de marquer notre place de référent dans le secteur. Notre catalogue est éclectique mais toujours marqué par l’envie de transmettre et d’accompagner des artistes que nous respectons profondément.
    8. Avec une production aussi vaste, comment imaginez-vous l’avenir de Victorie Music ? Y a-t-il des projets, de nouvelles orientations ou collaborations qui vous enthousiasment particulièrement ?
    La conjoncture nous oblige parfois à revoir à la baisse nos ambitions et envie, notamment pour les spectacles. Nous revendiquons de ne pas tomber dans la facilité et essayons de continuer à voir grand, pour honorer les projets et les artistes mais les baisses de subventions et le fait que l’économie intrinsèque du secteur soit de facto pas auto finançable (programmer un spectacle familial ou scolaire n’est que très rarement « rentable » pour un théâtre, au vu de la nécessité de faire des prix de place bas (pour les scolaires ou même pour les familles ou il faut parfois acheter 4 places pour se déplacer)) ne nous aident pas tous les jours ! Heureusement il y a des acteurs comme Ocarina qui nous aident à propager la bonne parole !
    Côté projets, nous sortons d’ici quelques jours le nouvel album de la formidable Morgane Raoux, en partenariat avec Radio Classique, un conte musical raconté par Guillaume Gallienne qui raconte le parcours initiatique d’un enfant à travers la musique classique, une belle histoire d’amitié et de transmission où les enfants pourront découvrir les grands airs de piano en chanson, et dont nous sommes particulièrement fiers. Puis de nouvelles créations spectacle comme Iramaku de Serena Fisseau ou encore Yasuke, un conte musical qui raconte l’histoire du premier samourai noir.